Frere Joseph Khoury/Frère Noël Sacre /Mots des professeurs

In memoriam

En cette année scolaire 2012-2013 deux Frères, deux figures emblématiques  de l’Ecole Saint Pierre de Baskinta, nous ont quittés vers la maison du Père : Frère Noël Sakr, nommé en religion Charles Justin, décédé le 11 novembre 2012 et  Frère Joseph Khoury, décédé le 27 janvier 2013.

Les Anciens Elèves du Collège Saint Pierre ainsi que beaucoup de Parents de nos actuels élèves se souviennent avec émotion et gratitude  de l’œuvre qu’ils ont accomplie au Collège auprès de la jeunesse de Baskinta et des villages de la  région durant de longues années.

Les Frères Visiteurs qui se sont succédé  à la tête du District d’Orient ont confié à nos deux Frères des responsabilités conformes à la personnalité et au charisme qui fut le leur propre.

Voici à grands traits quelques faits significatifs qui ont jalonné leur passage dans la Communauté  des Frères de Baskinta et qui sont susceptibles de raviver  les souvenirs  des personnes qui les ont connus. Puissent nos « Chers Frères » susciter des émules pour la Mission éducative Lasallienne parmi les jeunes et parmi nos Collaborateurs Laïcs.

 

Frère Noël  Charles  Sakr : « Qui parmi les Anciens ne se souvient-il pas du Frère Noël Sacre ? »

Frère Noël Sakr  a été envoyé à Baskinta par le Frère Visiteur Félicien Marie avec un objectif clair : redonner à l’Ecole Saint Pierre un nouvel  essor. Son arrivée dans cette maison est datée du 28 août 1965.

Pour réaliser un tel projet il compte sur l’appui financier de l’Economat des Frères, de quelques Professeurs enthousiastes et d’un Comité de Parents dynamique, représentatif des grandes familles de Baskinta et de la région.

Des initiatives heureuses ont été rapidement prises. Côté du Frère Visiteur et de son Conseil il a été décidé de construire un nouveau bâtiment pour abriter les classes du Primaire Gratuit et des chambres pour y loger les Frères de la communauté.

La Direction de l’Ecole organisa un « ramassage scolaire » efficace dans Baskinta et les villages des alentours. Les Parents ont bien répondu à cette initiative et le nombre d’élèves ne cessa de croître au cours des années qui suivirent.

Au niveau des Professeurs un audacieux recyclage fut organisé avec le concours du Centre Culturel Français afin d’obtenir un enseignement de qualité. Les Professeurs ont été très réceptifs et un meilleur  rendement dans les méthodes de l’enseignement s’en suivit.

Des activités culturelles et sportives ont été mises à l’honneur. Qui ne se souvient  des grandes fêtes folkloriques organisées pour récréer les gens de Baskinta, bien sûr, mais aussi  pour obtenir des fonds servant à payer les écolages des élèves moins favorisés? Qui parmi les Anciens ne se souvient-il pas des belles Fêtes Sportives  qui ont stimulé les Professeurs de Sport, l’ensemble de la Communauté Educative et  les élèves eux-mêmes pour acquérir une formation humaine et sportive de qualité ?  Tout cela bien sûr contribuait à donner une bonne image de marque à l’institution.

Les résultats d’une telle politique n’ont pas tardé à paraître. Les classes du Primaire déjà bien fournies  alimentèrent les effectifs  du Complémentaire. Le Comité des Parents commença  dès lors  à réclamer  l’ouverture du Secondaire. Frère Noël s’est chargé du processus de l’ouverture de la classe de Seconde (1972) et  puis quitta Baskinta sur demande du Frère Visiteur pour une nouvelle destination,  en pays de mission.

Bien plus tard nous rencontrerons Frère Noël à Baskinta, pour deux ans, de 2008 à 2010, content de retrouver  de vieilles connaissances et,  sur les bancs de l’Ecole,  les petits enfants de ceux qui furent ses élèves durant  les années de 1965 à 1972.

 

Frère Joseph Khoury : « Tel le cèdre du Liban, il était fait pour vivre en altitude et en plein vent. »

Frère Joseph a  connu  l’Ecole Saint Pierre et son développement durant 48 années de sa vie. Il arrive pour la première fois à Baskinta en 1952, venant d’Italie où il avait fait le Noviciat (temps de formation à la vie religieuse)  et le Scolasticat (temps consacré aux  études académiques) : il avait 21 ans. Et il commença cette année-là sa carrière dans l’enseignement, plein d’allant.  Mgr Pierre Hobeika, fondateur de l’Ecole en 1906 et  déjà fort avancé en âge, avait recours au Frère Joseph pour certains travaux de secrétariat revêtant une certaine discrétion.

Les Supérieurs Religieux veillent à la formation des jeunes Frères en leur donnant l’opportunité de vivre des situations nouvelles et variées dans plusieurs établissements. Le Frère Joseph  est passé  de la sorte dans divers Collèges des Frères du Liban ou de Terre Sainte.  Il a gagné en ouverture et s’est enrichi au contact de systèmes  éducatifs divers où les langues d’enseignement diffèrent d’un pays à l’autre.

A Baskinta, nous retrouvons le Frère Joseph durant les années : 1952 à 1955 ; 1957 à 1965 ; 1969 à 1972 ; 1983 à 2013.

C’est dire que Frère Joseph a connu ici à l’Ecole Saint Pierre plusieurs générations d’élèves et leurs parents. Ajoutons à cela que grâce à ses relations sociales et aux fréquentes participations aux célébrations religieuses dans les paroisses, il a pu connaître l’histoire vivante de bon nombre de familles de Baskinta. Il connaissait et était connu de tout le monde !

Frère Joseph n’a jamais cessé de se cultiver. Pour sa formation continue nous devons signaler : en premier lieu sa passion pour la Lecture ; puis une grande motivation pour l’étude des Langues, l’Arabe, le Français, l’Anglais, l’Espagnol et l’Hébreux entre autres ; enfin ses années à l’Université de Bethléem comme Etudiant et comme Professeur en même temps ; et en apéritif sa participation à des Sessions de Formation catéchétique. Sa bibliothèque personnelle était bien garnie en livres de spiritualité, de sciences naturelles, en des dictionnaires divers, des livres en espagnol et en hébreux… Il possédait une culture très vaste qui s’étendait à plusieurs domaines. Il était une référence linguistique pour ses Frères de Communauté et pour certains Professeurs.

Nous avons connu Frère Joseph comme Professeur de Catéchèse, de Français ou d’Anglais à Saint Pierre-Baskinta, aux Collèges des Frères de Furn el Chebbak, de Nazareth et de Bethléem. N’ayant pas de responsabilité directe dans l’administration des établissements scolaires il a pu se consacrer plus librement à l’animation des Mouvements de Jeunesse : Chevaliers de la Vierge ; Jeunes Lasalliens ; Mamans Lasalliennes.

Pour finir signalons que Frère Joseph a été un grand marcheur. Souvent les après-midi il prenait son bâton de pèlerin et un sac de nylon en main et partait dans la forêt voisine faire la cueillette  de plantes ou de bonnes herbes. Au retour en communauté il racontait volontiers ses aventures et étalait les produits glanés durant sa course. Certains amis, habitués déjà à son itinéraire, regardaient par la fenêtre pour voir passer le bon Frère. S’il n’apparaissait pas au bon tournant c’était un signe  que quelque chose n’allait pas côté santé chez lui. Le Docteur traitant lui-même nous disait que la marche le conservait en bonne santé et que l’absence de sorties se traduisait chez son patient par un moral en berne. Frère Joseph n’était pas fait pour vivre cloîtré : tel le cèdre du Liban il était fait pour vivre en altitude et en plein vent.

Frère Alejandro Pérez

شهادات في الأخ جوزيف خوري

المغادر الباقي…

وقيّض لي القدر أن أصافح وجه الدعوة اللاساليّة من خلال مهنة التعليم… عرفت هذا الوجه ناصعا، مشرقاٌ ولكنّني لم أتيقّن يوماٌ من حقيقته الكلّية الشموليّة الانسانية الاّ من خلال أخوة بررة معلّمين بروح الرسالة والمحبّة والتّضحية…

هم قلّة، ولكنّهم تركوا بصمات التفاني والغيرة في روحي وفكري ومسيرتي الحياتيّة والتعليميّة…

أحببت هؤلاء الأقوام في غياهب الأوجاع ومعابر الأفراح، ولكنّني ملت اليهم وجداً لا يعادله حبّ من ثنايا شخصيّات راسخة العقيدة سامية العطاءات تعطي ولا تأخذ تمنح ولا تطالب … ٳن أنس لن أنسى واحدا من أكثر الأخوة بهاءً وصفاءً وتمايزاً…

هو يوسف رفيق الدرب، والطريق في نهايات الأسابيع المتواليات الّتي لا تنتهي…

قدري أن يكون مقام شقيقه ملاصقاً لمنزلي لذا كان التآزر بيننا للتواصل دوماً في خواتم الأسابيع وفي مطالعها أيّام الثلاثاء…

الطريق معه طرفة مسافر… علّمني الكثير وهو يشعرني بأبعاد صداقة مترفّعة راقية باقية… كان كالكتاب المكشوف تاريخاً وعائلة ووفاءً للدعوة لأخوته…

غرق في تلوّنات الترجّح بين الأديار والمدارس ولكنّ حبّه الأكبر “بسكنتا” رماه في متاهات حصّنتها أخاً بقلبه الكبير متأقلماً معها انساناً مدافعاً عن سيرة وفاء جمعته بأهل هذه البلدة كباراً وصغاراً في كلّ آن وحتّى لحظات الأنزواء والذبول والزوال…

لغته المفضّلة هي لغة القلب الناطقة بالحقيقة البعيدة عن الرياء والتقاعس و… النفعيّة كي لا نسمّيها الأنانيّة…

غالباً ما كان يقول لي : “يا أستاذ ما بيبقى للانسان الاّ أعمالو… وصدقو… يا أستاذ شو ما عملت المهمّ تعملو من قلبك منطلقاً من قناعاتك…”

كثيرة كانت حكمتك يا “فرير جوزف” ولكنّني سأبقى متعلّقاً بواحدة : “لست أنت صانع تاريخك وانّما النأس هم صناّعه لأنّهم لا يرحمون…”نعم النّاس لا يرحمون… وأنت أسعد مخلوق في الأولى والثانية لأنّ الناس رحموك وترحّموا عليك تاركين لربّ العباد أن يسكنك في جنّات خلوده المكان الأوحد لمن كان على شاكلتك… نعم أنت واحد من المغادرين الكثيرين ولكنّك باق والباقون قلّة وأنت فعلاً مغادر باق.

الأستاذ ميشال شلّيطا

يوماً ولدت نجمة أضاءت سماء النجوم وكان اسمها يوسف. يوسف شفيع العائلة وعائلتنا اللاساليّة كان لها شفيعها يوسف خوري الأخ الذي كان الأب والأخ والعائلة لمدرسة القدّيس بطرس.أخ جوزيف بت إبناً من أبناء بسكنتا. أحببتها وأحبتّك. رعيتها ورعتك ما فارقتها إلاّ وعدت إليها مشتاقاً. هواؤها غذّى دمك، ماؤها روى ظمأك وأنت أعطيتها هواء الإيمان ورويتها الثبات في العطاء .فيا أخانا غادرتنا وما زلت بيننا . روحك طبعتها في كلّ زاوية من زوايا بسكنتا وليس فقط في مدرستها .غادرت بعد أن غرست فينا روح المحبّة والعطاء ثابتة ,لا تقتلعها عواصف صنين العاتية  لأنك بتّ وصنين واحداً . رجاء أخ جوزيف لا تنس زرعك فحصادك كثير.

                                                                الآنسة تقلا ضوّ

رثاء الأخ جوزيف خوري

صنّين  شايفك  حزين   وراسك   متّكي                        متشّح بالـسواد وااـنهورا  غصت بالبكي
قلت أنت بفترة حداد ومش قادر عالحكي                       مقابيلك   تسكر الشبّاك  والأجواء ملبكي
قلت     مش    هيك    بكونوا   الأحباب                       مقافى          بسكّروا             البواب
بفلّوا      لا      سؤال       ولا    جواب                     الأمور         بيتركوها          مشربكي
جوزيف  يا   خيّ    يا    رفيق    السنين                     عشبّاكك       سوى      ليالي    سهرانين
بايدك    مسبحة      حبّاتها       خمسين                      عديّتها   مرّات   وايديك    فيها    مسّكي
الكتب         صفحاتها            بالميّات                      سهرت    قريتها      مرّات       ومرّات
غصت     فيها     وجمعت        شهادات                     علماتك    قدّمتها     بالشكر      وبالحكي
الأنجيل             كلماتو              آيات                     عشتها          صبحيّات         ومسويّات
يسوع         غذا        للحياة     كان                             رصيدك     تتحظى     بالمملكي دمّ
دعساتك          ببسكنتا             خالدة                      عتلالها            عطرقاتها         الحايدة
كل    ما    تنين   اجتمعو        عالمايدة                       ذكراك            عقلوبهم          متملكي
بسكنتا            بطلابها            وأهلها                       بتزرف            دمعاتها           عاابنها
بيّض    صنّين      وتحياتك        بعتلها                       وعند   يسوع   تشفع     فيها     بالمملكي

الأستاذ شربل أبو خليل

 

Homme de prière ! Homme de foi ! Homme de paix ! Homme de pardon ! Homme d’amour ! Homme Saint ! C’est vous Frère Joseph ! Les mots disent peu pour exprimer notre peine. Vous qui partagiez  la douleur, la joie, qui apaisiez la souffrance, malgré la vôtre,  de tous ceux qui vous rencontraient. Cher Frère,  à combien de chemins allez-vous manquer ! Là où vous passiez,  votre lumière rayonnait, monts et pentes, arbres et plantes en attente du passage du Saint homme en noir. Ce noir que vous avez effacé des cœurs qui ont fait votre connaissance, ne sera jamais de retour, même dans votre absence car votre lumière venait de Dieu, une lumière éternelle. Vous avez  été, vous demeurerez pour nous un modèle de vie, un exemple à suivre. Reposez-vous en paix ! La vie ne dure qu’un  instant .Nous ne vous oublierons  pas. Nous vous aimons à jamais. Baskinta ! Réjouissez-vous ! Vous avez un ange au ciel ! Un Saint toujours prêt aux appels !

Mme Jeannette Abou Khalil

بالرغم من الوقت القليل الذي شاء القدر أن أتعرف به عليك ، أدركت معنى معرفة القدّيسين وقيمة الأيام التي تجمعنا بهم .كنتَ خير حاملٍ لرسالتك الأخوية بصمتك المعّبر وبسمتك الغنية ونظراتك الحنونة.تمنّيت لو كان لي من الوقت متسّع لأتعلّم من تعابيرك ومن همساتك القليلة التي كنتُ أسمعها.شكراّ لك فرير جوزيف وهنيئاَ لنا بقديس أنعم الله علينا به .سهّل الله طريقك وعزّانا جميعاً بمحبتك التّي لا تموت   .                                                                                                                                                                السيدة عبير صليبا