Frère Habib Zraibi .

Lasalliens Semeurs de Joie

Pendant deux années, nous avons tous travaillé, comme toutes les écoles lasalliennes du District du Proche-Orient, sur le thème « Lasalliens Semeurs de Joie ».

Je voudrais reprendre ici quelques idées que ce thème nous a permis d’acquérir.

Lasalliens : Se réfère à St Jean-Baptiste de La Salle. Lasallien veut dire avoir acquis et intériorisé les principaux éléments de la spiritualité de De La Salle, de son charisme et de ses idées pédagogiques. Ces éléments se résument dans les trois valeurs lasalliennes bien connues : Foi, Fraternité, Service dont je vais parler rapidement.

Foi : Cela signifie d’abord, donner à Dieu la première place dans notre vie, se référer à Lui dans nos choix, se demander avant toute décision : « Que veut Dieu de moi ? » et compter sur lui dans toutes nos actions. Qui met sa foi et sa confiance en Dieu est sûr de ne pas être déçu et de ne pas se tromper puisqu’il est avec Dieu. Pour cela, il faut s’entrainer à vivre les valeurs qui nous rapprochent de Dieu, et c’est ce que vous avez fait durant toute cette année comme d’ailleurs dans toutes vos années d’étude dans l’école lasallienne.

Fraternité : Cela entraine à considérer chaque être humain comme créé par Dieu lui-même et aimé de Lui comme un père aime son enfant unique. Ainsi, chaque être humain  devient mon frère puisque nous avons un même Père, Dieu. Par là, chaque personne humaine et quelles que soient nos différences, a une valeur infinie puisqu’ elle est objet de l’amour de Dieu.

Service : Cela concrétise les deux valeurs précédentes. Etant tous frères, nous nous entraidons les uns les autres. Chacun se met ainsi au service des autres, et spécialement des plus faibles, des plus vulnérables car ils sont, eux aussi, enfants de Dieu et ses bien-aimés. De plus, les laissés pour compte sont les plus proches de son cœur.

Semeurs : Pour être semeur, il faut deux choses :

Posséder ce que l’on veut semer. On ne peut pas semer, on ne peut pas donner ce que l’on n’a pas. Pour semer la joie, par exemple, il faut la cultiver en soi-même. Et il faut la posséder, l’avoir de manière stable et continue, profondément ancrée en soi et non pas superficiellement ou pour une durée limitée. Cela ne peut se réaliser qu’en plaçant Dieu à la première place dans nos vies, car ainsi nous bâtissons sur un roc inébranlable et nous sommes sûrs de posséder cette joie puisque Dieu est toujours là, Père aimant. Les choses matérielles sont changeantes. Si, parfois, elles nous apportent une certaine satisfaction, dans leur fugacité elles peuvent vite se transformer en déception. Seul Dieu peut vraiment combler toute notre personne et toute notre vie.

Semer veut dire aussi accepter de partager avec les autres ce que nous avons. Si le semeur garde son grain bien caché dans des sacs, il est sûr que, rapidement, il n’en possèdera plus. Mais s’il accepte de se séparer d’une partie de ce grain pour le semer, il verra sa réserve augmenter de manière significative. Nous aussi, si nous gardons nos richesses enfermées, pour nous seuls, vite elles se réduiront et se détruirons. Mais si nous les partageons avec d’autres, elles nous en apporteront de nouvelles. Ainsi, nous nous enrichissons dans le partage mutuel. Il est en est ainsi de l’amour : le garder jalousement pour soi c’est aller vers sa destruction, le partager à d’autres le fait croitre et grandir.

La Joie : c’est avoir cette paix et ce calme intérieurs qui nous rendent forts devant les épreuves de la vie. C’est garder cette tranquillité et cette sérénité que rien n’ébranle et qui rayonnent sur les autres. Le succès et la richesse ne nous font pas perdre la tête et l’échec et les épreuves ne nous brisent pas. La vie est un pays fait de sommets et de bas-fonds, de montagnes, de plaines et de vallées. Elle est aussi une mer agitée par les vagues qui vont et reviennent ; elles peuvent être calmes ou fracassantes. Avoir la joie, c’est affronter debout, solide face aux changements que la vie peut et va nous apporter. Nos vies, nous les avons fondées sur le roc. Construire en faisant appel à la solidité,  au Beau, au  Vrai, au Bien nous amènera à la certitude que nous possédons, alors, cette vraie Joie et que rien ne pourra nous ébranler. Et qu’y a-t-il de plus solide, de plus vrai que Dieu lui-même ?

Lasalliens, mettons Dieu à sa vraie place, la première et fondons notre vie sur Lui, notre rocher inébranlable. Nous sommes sûrs alors d’être dans la Joie et d’être de vrais semeurs de Joie.